C’est le mercredi 20 décembre 2023 qu’une réunion a été faite dans la commune de Tomboronkoto pour discuter de la faisabilité de l’exploitation du basalte de Koumou-saboto de l’entreprise AREZKI dont le promoteur détentrice du permis d’exploitation est la SOSEMIC. Cette activité a réuni habitants de la commune, représentants de ladite entreprise et les autorités territoriales sous la supervision du Sous-Préfet de Bandafassi Lamine DIOP. Le Maire de Tomboronkoto Nfaly CAMARA était à la rencontre et les échanges ont fait plusieurs tours d’horloge, mais enfin la validation sociale du projet est passée comme lettre à la poste. Pourtant dans les débats de validation sociale, si certains étaient pour, ce n’était pas le cas pour tous. D’autres dont leurs voix étaient entendues minoritaires, n’ont pas caché leur opposition à ce projet. C’est l’exemple de Doudou Dione DRAME de Tomboronkoto qui a fustigé le fait que l’entreprise ait commencé les travaux d’exploitation du basalte au-dessus du village de Koumou-saboto, sans au préalable dit-il « une étude d’impact environnementale digne de ce nom ». Selon lui, avant même l’audience publique, la société AREZKI qui réhabilite le tronçon de la route de la CEDEAO Niéméniké-Moussala, ne devrait pas s’installer de surcroît commencer les travaux d’exploitation sans un consensus clair avec les populations environnantes. A l’en croire, le lieu de l’exploitation est sur une colline sur laquelle vivent des chimpanzés. Des espèces protégées qui de son avis sont menacées de disparition avec cette exploitation. Il ne s’est pas limité à l’entreprise SOSEMIC pour défendre les intérêts de sa commune. Doudou DRAME se dit aussi attristé par une prise d’assaut de la commune de Tomboronkoto par les entreprises minières, telle que PMC qui, au-delà de Mako, poursuit ses recherches vers Tenkotoding. L’exploitation du basalte est aussi décriée par la population la plus impactée de Koumou-saboto. Leur porte-parole Mady SADIAKHOU s’est confié à Carrefoursn.com pour relater toute les difficultés que la population vit depuis l’installation de SOSEMIC. « Depuis que cette entreprise s’est installée au-dessus de nous sur la colline, nous n’avons pas la paix. D’abord, ils ont bloqué les voies de ruissellement de l’eau de pluie qui quitte la colline et qui nous contournait. Maintenant, l’eau prend une autre voie pour se déverser dans nos clôtures. Cette année l’eau a failli entrer dans ma maison à cause de ce blocage. En plus de cela, cette entreprise, depuis qu’elle est là, n’a employé aucun jeune de notre village si ce n’est qu’un seul gardien. A chaque fois, ils viennent photographier nos pièces d’identité, mais par la suite on ne recrute personne et ils sont présents sur les lieux depuis bientôt six à sept mois ou même plus.
Mais la véritable difficulté, c’est la poussière de l’exploitation qui nous envahit au quotidien. Nous courons des risques de maladies pulmonaires voire un problème de santé publique. Vraiment, nous demandons à nos autorités de revoir ce projet déjà validé pour permettre de vivre en bonne santé » a indiqué Mady SADIAKHOU. Dans cette situation, le Maire Nfaly CAMARA n’est pas en phase avec la démarche de la société AREZKI. « Je ne suis pas d’accord avec la démarche de AREZKI, qu’elle puisse démarrer les travaux d’exploitation du basalte à travers SOSEMIC sans procéder d’abord à une étude d’impact environnementale et à une audience publique comme toute entreprise de ce genre. De ce point de vue, je suis tout à fait d’accord avec la population. Le blocage du passage des eaux de ruissellement de la colline qui abrite l’exploitation qui cause un désagrément chez la population de koumou-saboto, est une réalité et on a demandé aux responsables de l’entreprise de trouver une solution à la situation en faisant un radier pour permettre à l’eau d’aller directement se déverser au fleuve. La grande préoccupation, c’est la poussière que l’exploitation dégage sur les habitations. On la constate partout jusqu’à Mako. Et là aussi lors de la réunion, on leur a demandé de trouver une issue favorable à cela pour mettre les populations à l’abri de maladies pulmonaires qui ne seront pas évitées. Quant à la question de l’emploi, tout a été soulevé et nous avons bon espoir que nos doléances dans ce sens aussi trouveront un écho favorable dans les jours à venir » a laissé entendre le premier magistrat de la commune de Tomboronkoto. Il voit tout de même la faisabilité du projet comme une nécessité. « Mais pour ce qui concerne la réunion du 20 décembre, une audience publique était bel et bien ouverte pour permettre aux populations de se prononcer sur le projet, donner leurs avis sur ses impacts et sa faisabilité. L’audience publique c’est pour entendre la population. C’est ça le sens de l’audience. Mais il faut qu’on soit conséquent avec soi-même. AREZKI n’exploite pas le basalte pour le vendre, mais c’est pour servir des travaux publics. Les réalisations dont certains parlent, ce n’est pas au cours de l’audience publique qu’on peut demander des réalisations. Donc, je ne vois pas comment cette audience publique peut empêcher l’exploitation du basalte de Koumou-saboto. Pour ce qui concerne la carrière d’exploitation, ça touche effectivement le couloir de migration des chimpanzés. Un programme de conservation de la biodiversité a démarré cette année mais ce que je peux dire, ce programme n’est pas arrivé d’abord au niveau des plus hautes autorités du pays. Pour l’instant, le projet d’exploitation du basalte est validé et l’exécution des recommandations est vivement attendue par la communauté impactée.