Publié en décembre 2022 aux éditions Céli « La Gibecière » est le titre du recueil de poèmes de Cheikhou Keïta, né vers les années 1982 dans la région de Kédougou au Sud-Est du Sénégal. Instituteur de profession, il a mené ses activités d’enseignement avec une autre passion tout aussi tenace : la Radio. D’abord au niveau local, dans une radio communautaire, puis à la station régionale de la Radiodiffusion-Télévision Sénégalaise (RTS). Il a toujours été un amoureux de l’écriture, surtout de la poésie. La Gibecière est son premier livre.
Son préfacier est Abdoulaye Racine Senghor, Président du Conseil d’Administration du musée des civilisations noires de Dakar, qui le présente comme « le fils d’une région où la culture est d’une richesse foisonnante, comme la nature où se mêlent la forêt dense, les cours d’eau, les reliefs montagneux, une faune diverse et une communauté humaine enracinée dans ses croyances et ses valeurs ». Le poète, poursuit le préfacier, évoque tout cela avec un accent qui cache mal une certaine fierté d’être lié, de manière inexorable à cette terre des hommes qui, du bonheur, donne un sens de totalité que seule savent apprécier ceux qui se réveillent sous ces cieux bénis.
Toujours selon Abdoulaye Racine Senghor « la région de Cheikhou Keïta, Kédougou, est comme un microscope qui préfigure le continent africain promis aux faveurs d’un paradis terrestre, mais dont l’histoire, hélas, a détourné le cours, l’enlisant ainsi dans les profondeurs immondes du mal-être. On ressent, sur chaque mot du poète, l’amer ressentiment et la volonté d’en découdre avec les faiseurs de tort. Cela déteint sur le texte de Cheikhou Keïta. C’est « une poésie » qui parle, davantage qu’il ne suggère, qui se veut audible comme les versets d’un slam, populaire pour rire de l’élitisme et s’accommoder la foule. Il semble, comme Aimé Césaire, inviter la foule (à savoir) faire foule. Le propos du poète est intéressant en tant qu’il procède d’un souci de se libérer d’un étouffement à bien des points de vue. Il s’agit, plus profondément d’un combat pour l’Afrique. Ce thème a encore de vieux jours… » a-t-il conclu sa préface.
Cheikhou Keïta évoque la culture, la société africaine, déplore l’esclavage et l’impérialisme qui ont marqué le passé de son continent et les épidémies entre autres…
Ce livre vous donne le goût de la lecture.