Le samedi 27 avril 2024, le projet DAMCAM (ma voix, ma santé), mis en œuvre par Carrefour International et financé par Affaires mondiales Canada, a jugé utile de mobiliser des acteurs de la région autour d’un atelier pour dialoguer sur les enjeux spécifiques de la santé reproductive. Parmi ces acteurs, les maires de Sabodala (département de Saraya) et de Tomboronkoto (département de Kédougou), les entreprises du secteur privé telles que (l’entreprise minière PMC de Mako, Lombel Ressource et le PRODAC), les acteurs de l’éducation, les pairs éducateurs et les jeunes filles leaders du projet, étaient tous de la partie pour échanger ensemble et voir comment pérenniser les acquis du projet DAMCAM qui tire à sa fin.
C’est ainsi que le responsable de l’éducation et de la formation dudit projet, Amadou Diouldé Diallo, a fait savoir que « le but de cette rencontre c’est d’amener les entreprises du secteur privé, les collectivités territoriales et les structures d’enfants que le projet DAMCAM a installé dans la région, à échanger sur les besoins spécifiques identifiés par ledit projet et sur d’autres besoins qui ne sont pas dans son champ d’action» a-t-il affirmé. Poursuivant son propos, M. Diallo a indiqué que les différents besoins des enfants notamment sur la santé de la reproduction doivent être pérennisés par les élus qui doivent aussi être appuyés par les partenaires du secteur privé de la région une fois le départ du projet. Quelle suite à donner au projet DAMCAM une fois son départ, c’est le but de cette rencontre de partage des enjeux spécifiques a-t-il fait comprendre. Dans cet élan, il a rappelé les actions menées par le projet durant ses 5 ans d’existence dans la région qui nécessitent d’être perpétuées, allant « du renforcement de capacités, l’encadrement des enfants, les sessions de sensibilisation pour susciter l’offre en service santé et de la reproduction aux questions de plaidoyer pour la prise en charge des besoins spécifiques » a-t-il martelé. DAMCAM est honoré au cours de la rencontre par les enfants.
Abdoul Wahab Diallo, pair éducateur au village de Kafori dans la commune de Dimboli a énuméré toutes les interventions du projet. « Ma première fois de rencontrer DAMCAM c’était en 2019 à Kédougou et je me souviens, c’était un jour extraordinaire pour moi. Après cette rencontre, le projet m’a permis de savoir mes droits et devoirs et de pouvoir m’exprimer devant le public. Avant je ne le pouvais pas mais maintenant, je suis capable de parler même devant le Président de la République. Donc je peux dire que DAMCAM m’a formé à être un bon leader. Il nous a formés sur comment s’abstenir ou se comporter pour ne pas enceinter une fille et autant aussi du côté des filles et surtout comment elles doivent gérer leurs périodes de menstrues» a-t-il fait savoir, tout en affichant son engagement à continuer la sensibilisation de ses frères et sœurs après le projet.
Il faut retenir que les élus apprécient positivement les acquis de DAMCAM dans leurs communes. En atteste l’avis de l’Adjoint au Maire de Sabodala Hamidou Dité Diallo, qui a témoigné le changement de comportement noté chez les jeunes filles de sa commune. « Avant le projet DAMCAM, les collèges de proximité étaient des collèges de prostitution car, toutes nos filles qui nous quittaient pour aller continuer leurs études dans les autres villages, nous revenaient avec des grossesses. Mais depuis que le projet a commencé à intervenir dans le département, il y’a un grand changement. Nos filles ne tombent plus enceinte. Vraiment DAMCAM nous a enlevé une épine du pied » s’est réjoui l’édile. C’est le même constat noté par l’Adjoint au Maire de Tomboronkoto Moussa Camara. Tous les élus ont affirmé la volonté de perpétuer le travail de DAMCAM dans leurs communes et demandent surtout le soutien des entreprises du secteur privé pour continuer à sauver leurs enfants.