Ils sont environ 73 personnes dont 7 homme, 17 femmes et 49 adolescents, qui séjournent au quartier Togoro de Kédougou, il y’a maintenant des semaines. Mais les plus visibles dans les rues, sont les femmes et les enfants qui pratiquent la mendicité pour subsister. À longueur de journée, on peut constater de petits groupes de femmes accompagnées de leurs enfants, sillonner les rues et virevolter les coins et les recoins des différents quartiers de la ville. En effet, peut-on parler d’exploitation des enfants dans ce décor si étonnant et inquiétant pour les populations? En tout cas, tout reste à croire.
Le site carrefoursn.com, informé en premier par les zélés du quartier de leur présence auprès des populations, est allé à leur chevet pour savoir de leur situation. Arrivé au niveau de leur logement, ces dernières ont pris la fuite croyant que c’est la police. Sur place, l’on s’est rendu compte qu’ils vivent dans des bâtiments inachevés, sans matelas, sans toilette ni prise en charge sanitaire et certains enfants sont déjà atteints de maladies dermatologiques mais aussi de malnutrition entre autres. En plus de cela, on dénombre parmi eux plusieurs femmes enceintes sans visite médicale. Certaines viennent même d’accoucher. La grosse inquiétude, la région de Kédougou a commencé à enregistrer ses premières pluies qui pourraient rendre la vie difficile à ces migrants qui ont fui les difficiles conditions de leur pays (le Niger).
Deux femmes d’entre elles, Sarata et Rabiya, toutes originaires du village de Tamayé dans la région de Tawa au Niger, ont avancé qu’elles voulaient partir à Dakar, mais avec le changement de régime au Sénégal, elles ont finalement décidé de s’installer à Kédougou. En effet, après la rencontre de carrefoursn.com avec ces Nigériens, les autorités ont été par la suite mises au courant à savoir le délégué du quartier Togoro Sagnégné Camara puis le Préfet du département de Kédougou Elhadj Malick Sémou Diouf, qui a, à son tour, rendu compte au Gouverneur de région. Après, des pas importants ont été faits par le Préfet qui a informé le départemental de l’action sociale. Ainsi, d’autres organisations ont aussi été informées comme l’ONG World Vision, l’ONG la lumière, Plan International et l’organisation Internationale pour la Migration (O.I.M.). Ce qu’il faut noter, la présence inopinée de ces migrants au quartier Togoro, inquiète les voisins.
Sadia Diakhité, un père de famille qui a sa maison contiguë à leurs habitations se dit étonné de voir ces migrants Nigériens traverser toute la ville de Kédougou pour occuper les abords du fleuve Gambie avec leurs enfants. Une autre voisine Alice Boubane, est enquiquinée par les conditions de vie de ces nigériennes avec leurs 49 enfants. » Je suis très inquiète pour ces nigériens dont la plupart des femmes et des bébés de zéro à 7 mois et jusqu’à 10 ans et plus. Les femmes aussi sont entre 18 et 45 ans et certaines mêmes sont enceintes sans prise en charge sanitaire. Nous demandons à l’État du Sénégal de venir en aide à ces gens le plus vite que possible. L’hivernage est là et ils vivent dans des bâtiments inachevés sans toiture rien, c’est difficile » a laissé entendre Alice. D’ailleurs, Alice Boubane partage même son eau et ses repas avec ces dernières tous les jours. En tout état de cause, l’espoir est permis après les efforts en cours des autorités de la ville dont le Préfet, pour accompagner ces migrants à la quête d’un lendemain meilleur au Sénégal. Ces autorités ont pris à cet effet, des mesures importantes pour les loger à l’école maternelle municipale de Kédougou et les accompagner en attendant la suite qui leur sera réservée.