Le dixième rapport de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) de l’année 2022, vient d’être présenté aux acteurs du secteur extractif, à la société civile, aux élus du secteur extractif et aux autorités de Kédougou. L’activité a eu lieu le lundi 29 juillet 2024 au « bioparc » de Kédougou, et à cette occasion, les participants ont été édifiés sur les revenus du secteur extractif mais surtout sur les retombées pour la région de Kédougou. Dans sa communication, Marième Diawara Thiaw, Secrétaire permanent et coordonnatrice du comité national de l’initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE), a fait comprendre que la présentation du rapport 2022 a accusé du retard cette année, dû au calendrier électoral et à la mise en place du nouveau gouvernement.
Elle a dans cette dynamique fait comprendre que les revenus issus du secteur extractif sont passés de plus de 230 milliards en 2021 à 275,33 milliards en 2022. Selon elle, le secteur a connu une hausse, sachant que la contribution de la région de Kédougou a augmenté de 72 milliards à 102 milliards a-t-elle indiqué. Interrogée sur l’absence des élus de Kédougou dans le comité national de l’ITIE, Mme Thiaw a fait savoir que deux députés de l’assemblée nationale représentent les régions concernées par le secteur extractif dans le groupe de l’ITIE et qui, poursuit-elle, défendent toutes les régions dont Kédougou. Ainsi, plusieurs participants à cette rencontre se sont prononcés sur les problèmes du secteur extractif notamment, le Président du Conseil départemental de Saraya Moussa Danfakha.
L’élu a laissé entendre que les retombées de l’exploitation minière ne sont pas ressenties au niveau local. M. Danfakha a plaidé pour l’appui aux entrepreneurs locaux qui participent à la réduction du taux de chômage et qui ne sont pas aidés dans ce sens. Il a également évoqué la question des fonds de péréquation. De son avis, les collectivités territoriales entendent ces fonds, mais elles ne les voient plus depuis quelques années maintenant. Une autre préoccupation soulignée par le Président du Conseil département de Saraya, c’est le fonds d’investissement à l’entreprenariat estimé dans le rapport 2022 à 0,5%. Il a suggéré que ce fonds puisse passer à 1% et que ça soit mis à la disposition des collectivités issues des zones extractives. L’absence de réhabilitation des terres déjà exploitées est aussi soulignée par l’élu. Revenant dans le même sens, le juriste Mamadou Papis BA, a demandé l’intégration de la sécurité faisant surtout allusion à l’étiquette sécurité alimentaire et routière entre autres. M. BA a ainsi mis un accent particulier à la tradition locale.
Selon lui, la traduction du rapport en langues locales pourrait permettre la bonne compréhension de celui-ci par les populations du secteur extractif. Le juriste, loin du sexisme, a défendu dans son intervention, les femmes de Kédougou qui, de son avis, ne sont pas accompagnées comme il se doit dans leurs activités (maraîchage, transformation…). Toutefois, la délégation de l’ITIE a fait savoir que les différentes recommandations sont notées et elles seront transmises aux autorités compétentes. La cérémonie a été présidée par Madame le Gouverneur de Kédougou Mariama Traoré. Elle a indiqué que la présentation du rapport est une tradition depuis 2013, qui consiste à recueillir les avis, recommandations et observations des acteurs.