Le projet DAMCAM tient un atelier d’élaboration de 4 jours sur une stratégie de plaidoyer pour la prise en compte de la santé de la reproduction et la budgétisation sensible au genre par les élus territoriaux
Du 9 au 12 octobre 2023 le projet DAMCAM (ma voix, ma santé) mis en œuvre par Carrefour International et financé par affaires mondiales Canada, renforce les capacités des adolescents et des parties prenantes à Kédougou.
A cette rencontre, plusieurs services ont pris part à savoir les adolescents et adolescentes des conseils municipaux d’enfants mis en place par le projet DAMCAM, les clubs de jeunes filles, les paires éducatrices, les pairs éducateurs mais aussi les services qui travaillent avec le projet DAMCAM tels que CCA, l’ARD, la région médicale, les partenaires venus de Dakar CONAFE et Actionaid, KEOH, les Comités de gestion des Laboratoires Mobiles d’Apprentissage (LAM) et les élus entre autres.
C’est ainsi que le Coordonnateur de DAMCAM Oumar DIALLO est revenu sur le but de l’atelier. « Nous sommes ici aujourd’hui dans le cadre d’une rencontre de planification stratégique pour le plaidoyer qu’on est en train de développer avec les adolescents. Comme vous le savez dans le projet DAMCAM, il y’a trois niveaux: le renforcement de capacités, la sensibilisation et le plaidoyer. Donc, nous avons réuni des adolescents et des adolescentes avec les différentes parties prenantes qui interviennent dans le domaine des adolescents au niveau de Kédougou pour discuter, renforcer leurs capacités et leur permettre de développer des stratégies qui leur permettra aussi d’aller vers les élus territoriaux dans les 19 communes de Kédougou afin d’amener ces derniers à prendre en compte la dimension de la santé de la reproduction des adolescents mais également la question du budget sensible au genre dans les politiques publiques locales » a laissé entendre le Coordonnateur du projet DAMCAM.
Selon M. DIALLO, c’est aussi une façon d’écouter les enfants, les orienter, leur montrer les bonnes positions à prendre, les difficultés qu’elles peuvent rencontrer dans le cadre du plaidoyer. C’est donc autant de questions sur lesquelles les différents participants doivent échanger afin de mettre en place un plan d’action au bénéfice des adolescents et adolescentes de la région.
C’est dans cette optique que Adama KEITA paire éducatrice et membre du club des jeunes filles va abonder dans le même sens pour relater toutes les difficultés que rencontrent les filles dans les établissement scolaires.
« Je dirai que nous les jeunes filles, nous sommes exposées à des harcèlements par les élèves et par les professeurs aussi. Il y’a certains professeurs qui harcèlent les jeunes filles pour qu’ils aient des relations amoureuses et pareil pour les garçons. A cela, s’ajoute le manque de serviettes hygiéniques. Parfois à l’école, on voit nos règles mais on n’a pas de serviettes pour nous changer. Donc on est obligé de rentrer à la maison pour en avoir et des fois nous avons même des maux de ventre et nous n’avons pas de médicaments à l’école pour atténuer les douleurs et continuer nos cours. Dans les écoles, on n’a pas de toilettes adéquates pour nous les jeunes filles, s’il y’ en a aussi, elles sont sales et il n’y a pas d’eau dans les écoles le plus souvent pour les utiliser. En dehors de cela, nous les jeunes filles, avons une certaine peur sur le chemin de l’école avec la toxicomanie et le banditisme des jeunes garçons qui prennent de l’ampleur, nous avons toujours peur d’être victimes d’agression sur le chemin de l’école. C’est pourquoi nous demandons la mise en place de politiques pouvant bannir les relations entre élève et professeur et entre élève et élève. Construire des toilettes qui répondent aux normes d’hygiène et mettre à la disposition des élèves, des bus scolaires pour être épargnées des agressions » a-t-elle indiqué.
Les élus présents à la rencontre ont salué la tenue de celle-ci au grand bénéfice des enfants. C’est le cas d’Abdou Karim DIALLO, premier Adjoint au maire de la commune de Dimboli qui a fait savoir que leur commune fait plusieurs actions en faveur des enfants depuis leur collaboration avec le projet DAMCAM. « Avec l’appui de DAMCAM, nous avons créé le conseil municipal des enfants que nous invitons à toutes les réunions que nous tenons dans la commune pour avoir leur point de vue. Concernant les toilettes dans les écoles, la mairie est en train de réfléchir là-dessus afin de régler cette question et de mettre fin aux abandons scolaires des filles » a laissé entendre l’Adjoint au maire. Le souhait des jeunes filles, c’est de voir encore le projet DAMCAM qui tire à sa fin, renouvelé afin d’assurer la santé de la reproduction aux générations futures.