Les premiers camions sont entrés dans la bande de Gaza depuis l’Égypte par l’immense porte du poste-frontière de Rafah ce samedi. Des tonnes d’aide s’entassaient depuis des jours dans l’attente d’un passage vers l’enclave palestinienne où la population manque de tout. En milieu de matinée, heure locale, la télévision égyptienne a commencé à diffuser des images de camions en train de traverser, depuis l’Égypte, le point de passage de Rafah, l’unique ouverture de l’enclave palestinienne qui ne soit pas aux mains d’Israël, ce samedi 21 octobre au matin.
Vingt camions du Croissant-Rouge égyptien, qui se charge de l’acheminement de l’aide des différentes agences de l’ONU, sont entrés dans le terminal égyptien, a constaté un correspondant de l’AFP sur place. Côté terminal palestinien, un journaliste de l’AFP a vu 36 semi-remorques vides entrer dans le terminal en direction de l’Égypte, en préparation du chargement de l’aide. Le Hamas avait également déclaré samedi matin qu’un convoi composé de vingt véhicules transportant de l’aide médicale et alimentaire devait entrer dans la bande de Gaza depuis l’Égypte.
Des tonnes d’aide s’entassent depuis des jours dans l’attente d’un passage vers l’enclave palestinienne contrôlée par le Hamas. Quelque 175 camions pleins sont massés à Rafah dans l’attente de l’ouverture du point de passage. Les 2,4 millions de Gazaouis, pour moitié des enfants, survivent sans eau ni électricité ni carburant depuis qu’Israël a mis en place un « siège total » après l’attaque du Hamas le 7 octobre dernier et le déclenchement de la guerre.
Techniquement, l’aide est d’abord inventoriée par le Croisant-Rouge égyptien qui remet ses papiers aux responsables de l’UNRWA, l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens, qui se charge de la distribution de l’aide à Gaza.
Au moins 100 camions par jour nécessaires, selon l’ONU
Ce « premier convoi ne doit pas être le dernier », a immédiatement réagi l’ONU, appelant à un « effort durable pour fournir des biens essentiels », et notamment « du carburant » aux Gazaouis, « de façon sécurisée, inconditionnelle et sans obstacle ». Du Caire, où il participe à un sommet international « pour la paix », sans haut dirigeant américain, le patron de l’ONU Antonio Guterres a dans la foulée réclamé un « cessez-le-feu humanitaire » pour « mettre fin au cauchemar ». « Les Gazaouis ont besoin de beaucoup plus, un acheminement massif d’aide est nécessaire » a-t-il ajouté. Les Nations unies estiment à au moins 100 camions par jour les besoins des Gazaouis. Avant la guerre, ils dépendaient déjà pour 60% d’entre eux de l’aide alimentaire internationale.
Source: RFI