A Kédougou, beaucoup de gens ignorent d’où vient l’artiste musicienne bedick Queen CECA, de son vrai nom Cécile CAMARA. Sur ses annonces, elle se surnomme pourtant « LA Montagnarde ». Rien que pour ce nom, notre pensée s’oriente du coup vers les collines du pays bassari. Des collines qui serpentent en bandoulière une grande partie de la terre des hommes. Queen CECA, est née au-dessous de certaines de ces collines fertiles, notamment celles du « Bandé », précisément à Bandafassi à une quinzaine de kilomètres de la commune cheffe lieu de région de Kédougou. Mais ses origines se trouvent au village d’Ethiès, sur la colline de Bandafassi. C’est le lieu où vivaient ses grands parents. Mais elle-même, ne connaît pas beaucoup de chose dans ce village même si elle s’y rend quelques fois. D’une mère et d’un père bedick, Queen a fait des études universitaires après le baccalauréat. Elle a fréquenté l’école HECM de Dakar, où elle a fait des études en marketing et communication jusqu’en licence 3. Mais sa passion demeure sa culture bedick.
« J’ai choisi de chanter pour me faire connaître et faire connaître ma langue et ma culture, comme ma langue fait partie des minorités ethniques » a-t-elle laissé entendre, lors de notre interview. C’est ainsi, qu’elle s’est projetée en 2021 dans la musique, puisant ses tresses, son accoutrement et son style dans sa propre tradition. Etonnant pour la nouvelle génération, de voir une jeune fille de son état, revigorer sa langue et sa culture pour devenir une icône de l’enracinement. Sur podium, Cécile CAMARA n’est pas une fille complexée. Elle manie sa langue bedick sans flétrissure et petit à petit elle continue de construire son nid, bien sûr avec le soutien infaillible de bonnes volontés.
Le jeune artiste reggae man King Plex de son nom Abdou Diouf SYLLA en est un des bras techniques de Queen CECA. Il lui a ouvert son cœur fraternel pour lui donner ce qu’elle devient au fil des années. Chanter, est un rêve de Cécile. Jusqu’ici, Queen CECA a sorti sept (7) sons dont un clip vidéo. L’essentiel de ses titres sont en bedick et en français: Ginikan (les bedicks) en vidéo, Bedick ma fierté, Paludisme, Mon choco, Ënjitëb mikaran (laisse-moi étudier) et Alam aram alé (mon roi) et Cécile ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Elle fait régulièrement des concerts dans la région de Kédougou sur demande de la jeunesse et d’autres partenaires ONG. Son souhait aujourd’hui, c’est de la soutenir en moyens matériel et financier pour qu’elle puisse atteindre son objectif dans carrière, qui est de faire connaître son ethnie, sa langue et sa culture à la face du monde à travers sa musique.