C’est dans une position collective de solidarité et de préoccupation, qu’une coalition de dix associations d’étudiants sénégalais en France a publié un communiqué de presse abordant la situation actuelle de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) au Sénégal. L’université a traversé des périodes tumultueuses depuis les émeutes de juin 2023 disent-ils, suite auxquelles, le leader politique Ousmane Sonko a été emprisonné pour des raisons de sécurité. La coalition, composée d’étudiants sénégalais en France, met l’accent sur le rôle essentiel de l’éducation et de l’enseignement supérieur dans le développement de la société sénégalaise. Malgré les défis auxquels l‘UCAD est confrontée, ils se réunissent dans un désir ardent de voir l’université rouvrir dans les meilleurs délais. Ladite coalition condamne fermement la violence et la destruction infligées aux biens matériels, au patrimoine et aux archives de l’UCAD, dont, selon le quotidien Rewmi, s’élèvent à près de 200 000 archives incendiées. Ces étudiants Sénégalais depuis la France, appellent à une campagne active de sensibilisation des étudiants de l’UCAD afin qu’ils puissent faire la part des choses entre leurs espaces idéologiques et les lieux d’apprentissage. La coalition souligne le rôle crucial des étudiants en tant qu’apprenants et futurs contributeurs au développement du Sénégal.
De l’avis de ces étudiants, cette situation difficile aurait poussé certains jeunes à envisager la migration irrégulière comme une alternative pour trouver de meilleures opportunités ailleurs. La coalition met en évidence l’urgence de traiter ces préoccupations et de créer un environnement qui encourage les jeunes à contribuer à la croissance du Sénégal. Comme un feu mal éteint et prêt à repartir au premier souffle, la migration couve et pendant ce temps, continue ses ravages. Entre juillet et août 2023, 45 embarcations ont quitté les côtes du Sénégal, soit une hausse de 114 % par rapport aux 21 départs enregistrés entre mai et juin 2023, a rapporté l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Attirant l’attention sur la question plus large de l’enseignement supérieur en Afrique, la coalition exhorte la communauté internationale à soutenir l’Objectif de Développement Durable (EDD), lié à l’éducation.
Ils préconisent des investissements accrus pour améliorer les opportunités d’éducation, de formation et d’emploi au Sénégal, réduisant les incitations à la migration irrégulière. Représentant fièrement les étudiants sénégalais en France sans affiliation politique, la coalition exprime son engagement indéfectible à faire entendre ses préoccupations pour l’intérêt collectif du Sénégal. En attendant l’opportunité de retourner, ils restent engagés dans la promotion de l’amélioration de l’éducation dans leur pays d’origine. Comme la coalition fait écho au cri de ralliement « Un peuple, Un but, Une fois« , leur voix unifiée sert d’appel à l’action pour que la communauté internationale priorise l’éducation comme pierre angulaire de la prospérité future du Sénégal.
Mady CAMARA Correspondant à Dakar