C’est sous le thème « promouvoir l’équité en santé, l’égalité des genres et les droits de l’homme », que la journée mondiale de lutte contre le paludisme édition 2024 a été célébrée le jeudi 4 juillet 2024 à Kédougou, couplée au lancement de la Campagne de Chimio-prévention du paludisme saisonnier (CPS). Plusieurs autorités dont le gouverneur de région et le directeur de cabinet du ministre de la santé et de l’action sociale Samba Kor Sarr ont pris part à la cérémonie de lancement. Mais le choix de Kédougou n’est pas fortuit, connaissant l’incidence palustre au niveau de la région mentionnée en rouge depuis des décennies. Toutefois, si l’on se fie aux taux d’incidence des trois dernières années, enregistrés par la direction régionale de la santé (DRS) de Kédougou, on se rend compte que des efforts sont en train d’être faits par l’Etat du Sénégal et ses partenaires dans les zones concernées en l’occurrence Kédougou. Selon les chiffres qui nous ont été donnés, en 2021 la région a enregistré un taux d’incidence de 539 pour mille soit 18,26% de mortalité, en 2022 un taux de 437 pour mille soit 12,68% et en 2023, une incidence de 326 pour mille avec 5% de mortalité.
Des efforts qui doivent être soutenus encore si l’on en croit le Gouverneur de région Mariama Traoré, en renforçant la lutte contre la maladie. C’est pour cette raison laisse-t-elle entendre que le ministère de la santé et de l’action sociale a jugé utile de différer la célébration de la journée de lutte contre le paludisme qui jadis, se faisait à chaque 25 avril, pour la coupler au lancement du deuxième passage de la Campagne de CPS a fait comprendre Mme Traoré, qui a représenté le ministre de la santé et de l’action sociale Ibrahima Sy. Ainsi, dit-elle, la campagne de la CPS deuxième passage va se dérouler du 5 au 8 juillet et concerne les enfants de 3 mois à 10 ans. « La CPS est lancée au Sénégal il y’a de cela 11 ans et avec l’appui des partenaires » poursuit-elle, et « la campagne se déroule dans les régions de Kédougou, Kolda et Tambacounda, permettant de protéger 800.000 enfants chaque année contre le paludisme » martèle la représentante du ministre.
Elle a aussi fait savoir que « de 1995 à 2024, correspondant à 29 ans du Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) et à mi-parcours de la mise en œuvre du plan stratégique national (PSN) de 2021 à 2025, le Sénégal a mis en œuvre des interventions efficaces, notamment les campagnes nationales de distribution de MILDA en 2019 et 2022, ainsi que la campagne annuelle de chimio-prévention du paludisme saisonnier dans les régions ciblées ». Elle a ajouté tout au plus qu’ « une baisse de 28% du nombre de décès est enregistrée dans la population générale ». Toujours dans son discours, le Gouverneur a indiqué que « le paludisme reste inégalement réparti dans le pays ». De son avis, la zone de forte transmission regroupant Kédougou, Kolda et Tambacounda concentre plus de 80% des cas de paludisme et que la région de Kédougou à elle seule représente 20% de la morbidité palustre national, soit 105.695 cas en 2021, et 10% des décès liés à cette maladie.
Ainsi, Mme le Gouverneur a félicité au nom du ministre, l’ensemble des acteurs et remercier les partenaires techniques et financiers comme l’OMS, le Fonds mondial pour la lutte contre le Paludisme, la Tuberculose et le VIH/SIDA, l’USAID/PMI, la Banque islamique de Développement (BID), Speak Up Africa et la Coopération allemande (GIZ), pour leur soutien continu dans la lutte contre le paludisme au Sénégal et appelle tous à redoubler d’effort dans ce combat qui est loin d’être fini. Ainsi, les relais communautaires vont procéder du 5 au 8 juillet 2024 au porte à porte pour l’administration de médicament aux enfants concernés.