« Trop, c’est trop », peut-on comprendre à travers les propos de jeunes orpailleurs manifestants du village frontalier de Satadougou, commune de Bembou, département de Saraya. Ils ont tenu un point de presse le lundi 4 mars 2024, pour dénoncer et alerter les autorités sur ce qu’ils appellent de « l’exploitation illégale de l’or » par des chinois dans leur village. Très remontés, ils exigent le départ imminent de la société Lamp Mines BTP au nom de laquelle, ils exploitent illégalement de l’or à Satadougou.
Il faut dire que depuis quelques temps, ces populations riveraines de la Falémé, qui partagent la frontière avec le Mali et la Guinée Conakry, constatent une dévastation de leurs champs et une destruction abusive de l’affluent par ces chinois qui y pratiquent de l’exploitation semi-mécanisée de l’or. Dans la forêt de Satadougou, plusieurs dizaines d’hectares sont visiblement détruits, l’eau de la Falémé boueuse sous l’effet de l’exploitation semi mécanisée à point que des poissons meurent du fait de l’utilisation du cyanure par ces orpailleurs étrangers. En plus de cela, les couloirs d’or qui aident ces populations à subsister sont de plus en plus occupés par les chinois, ce qui ne facilite pas la vie à ces autochtones.
Face à cette situation, les jeunes orpailleurs soutenus par les populations des localités de Satadougou et Timtiba entre autres, qui auraient pourtant informé certaines autorités du département de Saraya de la situation, interpellent à nouveau les plus hautes autorités du pays sur « l’exploitation illégale » des chinois dans leur village et dénoncent avec la dernière énergie la dégradation massive de la forêt et la pollution de la Falémé. Selon les populations, « les chinois affirment être autorisés à exploiter le fleuve au niveau de la commune de Médina Baffé », alors qu’ils sont en train d’exploiter dans la commune de Bembou. Ces populations de Satadougou invitent l’Etat à intervenir au plus vite pour pallier cette situation avant que l’inévitable ne se produise entre elles et les chinois.
En courroux, ces orpailleurs ont rappelé les incidents de Khossanto émanant d’un arrêté préfectoral et qu’ils craignent que pareils ne se reproduisent chez eux si rien n’est fait. Ils se disent déterminés à prendre toutes leurs responsabilités pour déloger ces chinois par la force si toutefois les autorités n’agissent pas. Parmi les porte-paroles Moustapha Sédicora chefs des tomboulmans (police locale), Mamadou Boubacar Sow et Cheikhou Sédicora, Président des jeunes se disent décidés à « incendier tout le matériel installé des chinois ». « Nous dénonçons vigoureusement la dégradation très avancée de la forêt, les eaux pollués, les champs et les zones pastoraux dévastés par les produits toxiques. Nous informons tout au plus de la destruction du fleuve par le système de dragage effectué par les exploitants chinois » ont-ils laissé entendre. Ils interpellent surtout le ministre des mines pour tirer cette affaire au clair.